Au pays des volcans: part 1
DARY !
Nous voilà dans la région de Taranaki ''les Moulineaux''.
Cette province est dominée par le Mont Egmont ou Taranaki, haut de 2518 mètres. Ce volcan endormi au cône presque parfait, offre un site exceptionnel à quelques km de la Mer de Tasman. Il est sous certains angles la réplique du Mont Fuji Yama au Japon. Son sol constitué de cendre volcanique et la végétation contrastent avec les riches plaines fertiles des environs… En effet, à partir de 800 mètres d’altitude, les pentes du volcan sont dénuées de toute végétation mis à part le tussock.
On fait le tour du volcan en voiture par l’Ouest pour commencer puis nous
passons par la ville de New Plymouth pour se restaurer. On planifie notre programme pour le lendemain : l’ascension du volcan.
Durée : 7 à 8h aller-retour.
Nous passons la nuit sur une aire de repos, au pied du volcan et en plein milieu de la forêt. Nous aurons aperçu une bêeeeeete... Au début on a distingué dans la pénombre une grosse bête se dirigeant vers notre voiture à pas feutré, les yeux rouges flamboyants… Laurent éclaire l’animal et on découvre un opossum, le premier que l’on voit vivant ! Laurent a fait un geste qui l’a effrayé et la bête à détalé à toute vitesse, grimpant en haut d’un arbre. C’est un animal vraiment bizarre, qui ressemble à un gros chat zombie.
Le lendemain matin, on rejoint le centre des visiteurs au pied du volcan, pour un petit-déj et on s'inscrit dans le livre d’or pour la rando que l’on s’apprête à faire. En fait il s’agit simplement d’une feuille où l’on note nos noms, heure de départ et on doit revenir signer notre arrivée.
Le Mont Taranaki est en fait une montagne dangereuse, où il y a déjà eu des
morts, le dernier datant de 2003 (accident de snowboard). Mais la plupart du
temps, les décès se produisant en hiver, ou par manque d’équipement ou d’expérience
et beaucoup d’hypothermie suite à des blessures. Mais pas d’inquiétudes pour nous,
car nous sommes en été et de plus, le beau temps est annoncé, et nous sommes habitués
à la rando. Nous voilà donc partis pour 8h de rando.
Le début était assez facile, belle montée mais praticable, on arrive au premier
point, un refuge.
Puis après, avec des
escaliers installés par le DOC; au début seulement…
Ensuite bonjour pour discerner le chemin balisé et
difficile de se repérer. La situation se
corse et c’est de plus en plus pentu jusqu’à ce qu’on arrive sur les cendres. En gros, 3 pas en avant, 2 pas en arrière, aucun appui, poussiéreux, glissant…
Nous
parvenons à passer cette étape et ensuite place à l’escalade lol. Plus facile,
mais plus technique. De gros rochers à escalader pendant 1h. Assez difficile,
voire très dur.
Arrivés presque en haut, rien pour se repérer, démerdez-vous. On se fraye un chemin entre les rochers, la partie est dangereuse, on passe sous les falaises, rien de très rassurant, on se dépêche de passer. On aperçoit enfin le bout, où la roche finit par faire place à la neige. Le paysage est lunaire. On traverse le sol enneigé au milieu, les côtés étant les falaises, incertaines.
La vue en haut est superbe, tous ces efforts en valaient la peine ! Mais il est difficile de voir où se situe réellement le sommet. En fait il est juste à côté de nous mais c’est trop dangereux de se risquer à le grimper. Laurent restera raisonnable.
Il est 14h30, l’heure pour nous de redescendre (il est conseillé de ne pas
redescendre après 14h). Sans le vouloir, nous prenons un autre chemin pour
redescendre, qui s’avère plus compliqué (la descente toujours moins facile que
la montée…). Et pour couronner le tout, le temps change, et pas en notre faveur,
une tempête se lève… Au programme, nuages, brouillards et vent à 100 km/h, et
tempête de poussière. On s’en prend plein la gueule, yiiiiiiihaaaaaaa ! Un
vrai calvaire pour la descente, on a peur qu’un rocher finisse par se détacher,
poussé à 100 km/h par le vent et nous tombe dessus, mais je vous rassure, que nenni !
On arrive sur la partie cendres, la tempête de poussière est désagréable.
On rencontre pendant notre descente un mec qui fait l’ascension (qui vraisemblablement est parti bien trop tard), en basket légères. On le met en garde qu’il est trop tard et qu’il ferait bien de repartir avec nous. Mais il nous dit qu’il pensait être bientôt arrivé au sommet alors qu’il en est encore loin. Il décide quand-même de continuer, malgré les conditions météo.
On poursuit notre chemin, et finissons par arriver (enfin !), au refuge. Le reste de la descente s’est fait tranquillement, le temps redevenant plus clément, avec l’altitude diminuant.
Nous sommes revenus à 18h et avons signé notre arrivée sur le registre. Nous
avons donc mis 8h15 pour cette rando, en comptant les arrêts et pause photos.
Au final, cette rando nous a beaucoup plu, bien qu’elle soit périlleuse pour ceux qui ne sont pas expérimentées, où qui ne sont pas habitués à marcher. Dommage que le chemin ne soit pas balisé aux endroits les plus dangereux, ce qui éviterait bien des frayeurs…
Le soir, après avoir récupéré toutes nos forces avec un bon plat de pâtes, nous avons trouvé un parc ou dormir et planter notre tente.
L’endroit, signalé par le DOC comme « réserve naturelle » avait pourtant l’air d’être abandonné, avec des déchets, poubelles pleines, et un reste de barbecue… J’aperçois dans le noir une forme bizarre et assez imposante en plein milieu de la pelouse. Je me dis, c’est un tronc d’arbre… Mais en y regardant de plus près, ça ressemble plus à un animal. Le cœur battant, je me rapproche de plus en plus afin de satisfaire ma curiosité (trop débordante)… Malheureusement, ce qui je découvre est loin de me plaire… Je vois une pauvre bête crevée… Une chèvre raide morte !! Et quand je dis raide morte, je pèse mes mots. La bête était carrément sur le dos, les pattes en l’air, semblant complètement asséchée et vidée. Bref, pas un beau spectacle. Je préfère ne pas dormir là, c’est trop glauque ! Mais une fois de plus Laurent ne l’entend pas de cette oreille, c’est pas une chèvre morte qui va en décider autrement lol. Nous y passerons donc la nuit. Le lendemain réveil difficile, la nuit ayant été réparatrice mais nos muscles se souviennent encore de la torture d’hier. Ça sera journée repos.
Petite excursion aux Dawsons Falls, sur les pentes sud du Taranaki.
Ensuite, direction le Tongariro National Park, à 100km de là…