Vers le sud du Laos !
Le jour suivant, c’est ravi de notre
séjour à Luang Prabang que nous partons pour Vang Vieng en bus.
Nichée au cœur d’une splendide région
karstique, l’endroit se prête aussi à la découverte de grottes, d’activités
comme le rafting, le tubing (descendre la rivière sur une chambre à air), ou
encore l’escalade. Nous rejoignons sans difficultés le centre-ville depuis la
station de bus en partageant un tuk-tuk, puis nous trouvons sans problème de
quoi nous loger, les prix étant étonnamment bas. Nous resterons 2 jours à nous
balader, d’abord admirant le coucher du soleil sur les immenses falaises de
calcaire, puis à VTT, sur des routes de campagne, voilà qui était super
agréable.
Avec notre vélo, nous avons tenté de rejoindre la grotte du Bouddha
couché, entouré de son lagon bleu. En chemin, nous avons croisés 2 Français,
eux aussi à vélo, et y sommes allés ensemble. Nous avons payé un « droit
d’entrée » puis avons laissés les vélos car nous devions traverser des
ruisseaux jusqu’à la grotte. Après une longue marche, nous sommes enfin arrivés
à la grotte, mais nous nous étions trompés, il ne s’agissait pas de la même
caverne… Nous étions donc déçus d’avoir payé pour une grotte qui n’était pas la
bonne, et qui en plus était complètement bouchée. Bref, nous sommes repartis,
mais contents quand-même de la balade, après avoir parcouru une cinquantaine de
km à vélo.
Le lendemain matin, nous avons pris un
bus minable jusqu’à Vientiane. Minable, c’est peu dire, disons qu’il était
pourri, comme tous les bus pris jusqu’alors au Laos, une catastrophe !
Du
coup, nous avons passé près de 6h mal installés, dans le bruit, la poussière,
le vent et les secousses brusques. C’est donc contents que nous avons finit par
arriver à Vientiane, la capitale du Laos. La station de bus étant proche du
quartier des guesthouses, c’est à pied que nous avons rejoint notre hôtel.
C’est seulement le jour suivant que nous avons entrepris de visiter la ville.
Première étape cependant, nous occuper d’abord de notre visa pour le Cambodge.
Nous avons en effet pensé qu’il était plus prudent de le faire faire
directement à l’ambassade qu’à la frontière, afin d’éviter un « gonflage
des prix ». Nous nous sommes donc rendus à l’ambassade du Cambodge, mais
le mec nous a dit qu’il fallait venir avant 10h le matin pour lancer la
procédure, le visa étant prêt le soir même. Nous repasserons donc le jour
suivant.
Au programme du jour donc, visite de
Vientiane. On commence par le Patuxai, l’Arc de Triomphe Laotien, qui trône au
bout d’une grande avenue digne des Champs Elysées (mais pas aussi class). On y
grimpe, au premier étage, un stand de souvenirs, puis au dernier, une vue
imprenable sur la ville. Nous avons ensuite effectué une petite balade de 4 km
en ville, en passant par le marché, les gargotes en bord de fleuve et autres
stupas.
Le lendemain, nous avons entrepris les
démarches nécessaires pour notre visa au Cambodge, avant de nous rendre par le
biais du bus local au Parc du Bouddha (Xieng Khuan). Il s’agit d’un parc rempli
de sculptures hindoues et bouddhiques, œuvre d’un excentrique à l’ambition
étrange. Ce parc fut conçu et réalisé en 1958 et représente entre autres des
divinités telles que le Bouddha, Shiva et Vishnu.
Un édifice en forme de citrouille comprend trois niveaux symbolisant l’enfer, la Terre et le paradis, reliés par un escalier intérieur très pentu. Le sommet offre une vue panoramique sur le parc. Nous avons tout simplement adoré la visite ! Les statues sont différentes de celles que l’on trouve habituellement, la citrouille est impressionnante, elle aussi remplie d’une multitude de personnages, le Bouddha couché est immense, et le mélange entre le style Bouddhique et Hindou est sympa. Nous avons aussi été surpris de découvrir des têtes de mort sur les sculptures, ce qui donnait un côté gothique. Aussi, je n’aurais pas été surprise de voir Tim Burton tourner un film ici.
Nous nous sommes ensuite rendus au Pha
That Luang, le monument national le plus important du Laos. Apparaissant
partout, c’est l’emblème du pays qui symbolise à la fois le bouddhisme et la
souveraineté Laos.
Après son abandon suite aux guerres avec les Birmans, les Français entreprirent en 1900 de le restaurer. Problème, sa modification n’eut pas l’effet escompté. En fait, la porte d’entrée de la stupa faisait ainsi face au sud, alors que la doctrine bouddhique traditionnelle veut que tous les temples aient leur entrée côté Est. Il a donc fallu tout démolir pour reconstruire pour rattraper la boulette ! Aujourd’hui, la stupa de Vientiane est le monument le plus sacré du pays.
Après la visite, nous repartons pour l’ambassade du Cambodge récupérer nos visas tout chauds. Le lendemain, nous quittons Vientiane pour Savannakhet, ville-étape, après de longues heures de bus karaoké. Cette province est la plus peuplée du Laos mais pas la plus touristique. Nous ne faisons donc que passer, ne trouvant pas grand-chose d’intéressant à voir dans notre guide. Nous prenons de nouveau un bus le lendemain pour Paksé, nouvelle ville-étape pour les 4000 îles. Nous ne resterons qu’une journée à nous promener en ville, la aussi, pas très intéressés par les sites touristiques proposés. Le manager de notre hôtel, un Laotien réfugié politique en France à l’âge de 10 ans (il revient en France tous les 6 mois), nous aide à planifier notre voyage pour les 4000 îles (Si Phan Don). Ainsi, le lendemain matin, nous voilà partis pour notre nouvelle destination…
Nous choisissons d’abord de nous rendre
sur l’île de Don Khong, la plus grande. Il s’agit en fait d’un archipel
s’étirant sur 50 km au détroit du Mékong. Les villageois y mènent une vie
paisible, ponctuée par la culture du riz, la production de canne à sucre et de
noix de coco, les légumes, le tissage et la pêche. L’électricité est arrivée en
même temps que les premiers touristes. Les groupes électrogènes alimentent donc
les foyers depuis peu, surtout dans les plus petites îles : Don Det et Don
Khon.
Après un trajet de 2h en van, puis en
cours trajet en bateau, nous voici arrivés sur Don Khong. Ici, pas de risque
d’être dérangé par les voitures, il n’y en a pas, bien que les routes soient
parfaitement revêtues (à la Laotienne en tout cas lol). Nous trouvons une
guesthouse (à priori il n’y en a qu’une qui soit dans notre budget), car il n’y
a pas une foule d’hôtels, ni de touristes, ni d’habitants. C’est un peu mortel,
mais au moins on va se reposer l’esprit ! On nous propose 4 euros la nuit
pour une chambre ventilée, parfait. Nous rencontrons sur place un couple de
Français, Marlène et Eric (déjà vus à Vientiane), arrivés comme nous ce matin.
On discute un peu puis partons chacun faire une balade à vélo, à la découverte
de l’île. Les paysages alentours sont plaisants, rizières à perte de vue et
calme absolu tandis que l’on pédale en pleine campagne.
Après un long tour de 40 km (l’île faisant 18 km de long), nous rentrons presque de nuit. Nous dînerons avec nos compatriotes, avant de plier nos bagages le lendemain matin, pour nous rendre sur Don Det, reliée par un pont à Don Khon. Mauvaise surprise au check-out, le manager nous demande plus cher que prévu… Nous aurions apparemment utilisé la clim (sans nous en rendre compte, par le simple fait d’appuyer sur un bouton non mentionné), alors qu’on nous avait dit avoir une chambre uniquement équipée d’un ventilo. Bref, ayant compris l’entourloupe, on tient tête au mec, qui finira par lâcher l’affaire ! Non mais dis-donc !!
Nous prenons finalement le bateau pour
Don Det avec 2 hollandaises rencontrées la veille, tandis que nos 2 français
repartent vers le Cambodge… Après une bonne heure de traversée, nous parvenons
sur l’île. On se rend alors compte de l’aspect rudimentaire des bungalows !
Certains ne sont même équipés de l’électricité. Nous finissons pas trouver un
bungalow d’un bon aspect avec électricité, 2 hamacs, balcon et petite terrasse,
le tout surplombant le Mékong ! L’intérieur est très rudimentaire (on se
demande même quand les draps ont été lavés pour la dernière fois), et les
sanitaires de l’autre côté de la route ne font vraiment pas envie. En revanche,
le prix pour la nuit est imbattable : 2 dollars !
On s’installe puis partons louer des
vélos pour découvrir un peu les lieux. En chemin, nous (re)croisons Justine et
Najib (déjà vus une première fois à Luang Nam Tha et une seconde fois à Paksé),
complètement rencontrés par hasard encore une fois ! Une fois les vélos en
main, nous partons sillonner les routes étroites de l’île. Contrairement à Don
Khong, pas d’asphalte, mais que des chemins de campagnes… Nous atteignons le
pont reliant Don Det à Don Khon. C’est à ce moment que nous nous faisons
interpeller par un laosien, nous quémandant un droit de passage exorbitant pour
rejoindre l’autre île, sous prétexte que nous sommes des touristes. Comme le
prix demandé est très cher et le mec très peu aimable, on ne souhaite même plus
y aller. Nous faisons donc demi-tour, nous baladons un peu, puis rentrons.
Je décide de rester profiter de mon
hamac surplombant le Mékong, tandis que Loulou décide de repartir vers le
fameux pont, bien décidé à le traverser sans payer. Ce qu’il arrivera à faire,
sous une pluie battante, camouflé par son bon vieux poncho. Sur l’île de Don
Khon, rien de plus à voir, si ce n’est les chutes de Khon Phapheng, là où le
cours du Mékong se transforme en 13 km de puissants rapides, qui se déferlent
ensuite vers le Cambodge. Ces chutes ont une signification spirituelle pour les
Laotiens comme pour les Thaïlandais : ils croient qu’elles capturent les
esprits.
C’est en pleine nuit que Loulou reviendra, complètement trempé mais quand-même content d’avoir pu voir l’autre côté du pont. Le soir même, nous arrangeons un bon prix pour nous rendre au Cambodge, profitant d’être 4 personnes avec les 2 hollandaises. Le chemin pour Siem Reap étant assez long, nous décidons de le faire en 2 fois, avec une pause à Kratie. Nous profitons ensuite de nos hamacs à la belle étoile, du haut de notre petit balcon donnant sur le Mékong…
C’est donc après 15 jours passés au Laos que nous partons vers le Cambodge. Nous avons apprécié notre séjour ici, mais sommes très déçu par le Sud. Nous avions plusieurs échos comme quoi les « 4000 Îles » étaient super et qu’il ne fallait pas le manquer, mais vraiment, nous n’avons pas accroché. Pour nous, cela ne fait pas partie des immanquables ! Toutefois, nous avons vraiment adoré le Nord, les petits villages ruraux de Luang Nam Tha et leurs sympathiques habitants, Luang Prabang (une des meilleures villes de notre périple en Asie du Sud-Est), Vang Vieng, sa campagne et ses superbes falaises karstiques, et Vientiane pour le génial Parc du Bouddha. Nous avons apprécié la simplicité des Laotiens et le calme du pays, moins bondé de touristes que la Thaïlande, mais tout aussi attrayant.